La quête d’un traitement efficace contre la #migraine entraîne une perte de temps qui mine la qualité de vie, la vie familiale et l’épanouissement du patient, ont déclaré des experts lors du Migraine Trust International Symposium en 2022. Le nombre croissant de données attestant de l’efficacité et de la tolérabilité du traitement par un anticorps monoclonal ciblant la voie de signalisation du peptide relié au gène de la calcitonine annonce un tournant dans la prise en charge de la migraine.
Importance du temps dans la prise en charge du patient
La migraine est trop souvent sous-diagnostiquée et sous-traitée, ou traitée de manière inadéquate
L’étude CaMEO (Chronic Migraine Epidemiology and Outcomes) a permis de mettre en évidence la perte de temps considérable que subissent les patients en raison d’obstacles à des soins adéquats1, déclare la Pre Teshamae Monteith, Miami, É.-U.
Ces obstacles empêchent les patients d’obtenir une consultation médicale appropriée, de recevoir un diagnostic exact, de se voir offrir, au besoin, un traitement ponctuel ou préventif approprié, et d’éviter l’abus médicamenteux1.
Le fardeau interictal a un impact négatif sur la qualité de vie liée à la santé3
La migraine est trop souvent sous-diagnostiquée et sous-traitée, ou traitée de manière inadéquate, soutient la Pre Monteith, qui précise que :
- Le fardeau de la migraine varie énormément d’une personne à l’autre et chez un même patient au cours de sa vie2.
- Le fardeau interictal a un impact négatif sur la qualité de vie liée à la santé (QdVs), le patient devant modifier ses habitudes de vie et éviter les déclencheurs, ce qui a des répercussions sur son travail, sa carrière, ses activités quotidiennes et ses relations interpersonnelles3.
APPRAI SE : Est-il temps d’évaluer notre approche à la prévention de la migraine?
Comparativement aux patients recevant un traitement standard par voie orale, à 12 mois, les patients recevant un AcM anti-CGRP étaient 6,48 fois plus susceptibles d’avoir adhéré au traitement et de connaître une réduction du nombre de JMM ≥ 50 %4
La Dre Patricia Pozo-Rosich, Barcelone, Espagne, a présenté les résultats de l’essai APPRAISE – premier essai de phase IV pragmatique, prospectif et randomisé mené à l’échelle internationale en mode ouvert avec comparateurs actifs pendant 12 mois. L’objectif était d’évaluer les avantages à long terme d’un anticorps monoclonal ciblant la voie de signalisation du peptide relié au gène de la calcitonine (AcM anti-CGRP) comparativement à ceux qu’offrent les traitements standards (TS) administrés par voie orale à des fins préventives4.
Comparativement aux patients recevant un TS par voie orale, les patients traités par un AcM anti-CGRP étaient 13,75 fois plus susceptibles de connaître une amélioration significative à 12 mois4
Comparativement aux patients recevant un TS préventif par voie orale, les patients traités par un AcM anti-CGRP étaient :
- 6,48 plus susceptibles d’adhérer au traitement initial jusqu’au mois 12 et de connaître une réduction ≥ 50 % du nombre de jours avec migraine par mois (JMM) à 12 mois4;
- 13,75 fois plus susceptibles de connaître une amélioration cliniquement significative à 12 mois4;
- beaucoup moins susceptibles d’abandonner le traitement en raison d’effets indésirables (2,9 % vs 23,3 %)4.
Comparativement aux patients recevant un TS par voie orale, les patients traités par un AcM anti-CGRP étaient beaucoup moins susceptibles d’abandonner le traitement en raison d’effets indésirables (2,9 % vs 23,3 %)4
Données probantes à l’appui des AcM anti-CGRP : qu’avons-nous appris avec le temps?
La Pre Dagny Holle-Lee, Essen, Allemagne, a présenté les résultats d’études permettant de répondre aux questions suivantes soulevées par les patients au sujet du traitement par un AcM anti-CGRP :
- Que se passe-t-il si le traitement par un AcM anti-CGRP est interrompu au bout de 12 mois? – Il en résulte une hausse significative du nombre moyen de JMM5.
- Est-il avantageux de changer d’AcM anti-CGRP en cas d’absence de réponse? — C’est une option à envisager : elle conduit à une baisse du nombre de jours avec céphalée ≥ 30 % chez 32 % des patients, et ≥ 50 % chez 12 % des patients6.
Les AcM anti-CGRP sont efficaces chez certains patients aux prises avec une migraine pharmacorésistante et des céphalées quotidiennes chroniques7
- Les AcM anti-CGRP sont-ils efficaces chez les patients aux prises avec une migraine pharmacorésistante et des céphalées quotidiennes chroniques? — Les AcM anti-CGRP sont efficaces chez certains de ces patients7.
- Que révèle une comparaison directe des résultats obtenus avec soit un AcM anti-CGRP, soit un traitement préventif de premier recours? — Les patients sont 2,76 fois plus susceptibles de connaître une réduction ≥ 50 % du nombre de JMM s’ils reçoivent un AcM anti-CGRP que s’ils sont traités par le topiramate8.
Tournant dans la prise en charge de la migraine : que révèlent les guides de pratique?
Dans son dernier guide de pratique, l’EHF propose d’inclure les AcM anti-CGRP dans les options de premier recours advenant la nécessité d’un traitement préventif9
Les AcM anti-CGRP ont modifié le paradigme du traitement de la migraine, un recours opportun à ces médicaments permettant d’améliorer les résultats, souligne la Pre Simona Sacco, L’Aquila, Italie.
L’EHF a donc actualisé son guide de pratique et propose maintenant d’inclure les AcM anti-CGRP dans les options de premier recours advenant la nécessité d’un traitement préventif9.
Les faits saillants du symposium rapportés par nos correspondants se veulent une représentation juste du contenu scientifique présenté. Les opinions et les points de vue exprimés sur cette page ne reflètent pas forcément ceux de Lundbeck.