La migraine chez la femme avant, durant et après la grossesse

Lors de l’assemblée annuelle de l’American Academy of Neurology (AAN), des experts ont fait valoir que les changements hormonaux qui ponctuent la vie d’une femme peuvent influer sur l’intensité et la fréquence des #crises migraineuses. Ils ont souligné les différences caractérisant les crises migraineuses durant la grossesse et le postpartum, le profil d’innocuité variable de différentes classes d’antimigraineux durant la grossesse et l’allaitement, ainsi que les caractéristiques cliniques alarmantes d’une céphalée secondaire durant la grossesse.

Chez la femme, la crise migraineuse est le type le plus fréquent de céphalée primitive nécessitant l’intervention d’un médecin1, affirme la Pre Jelena Pavlovic, Albert Einstein College of Medicine, New York.

Lorsqu’on choisit le traitement à prescrire, il faut envisager la possibilité d’une grossesse, planifiée ou non

Si elle touche aussi les hommes, dans l’ensemble, la migraine est plus fréquente chez la gente féminine; de plus, chez la femme, la plupart des symptômes de la migraine sont plus fréquents, l’incapacité résultante est plus marquée et les ressources du système de santé sont davantage utilisées1.

Le choix personnalisé de médicaments parmi les nombreux agents établis ou novateurs, tant pour le traitement ponctuel que préventif des crises migraineuses, peut être difficile au vu des différents modes d’action et des différents profils d’efficacité et d’innocuité, surtout dans le contexte d’une éventuelle grossesse, planifiée ou non, enchaîne la Pre Melissa Lynn Rayhill, University at Buffalo, New York.

Dans ses recommandations quant à l’utilisation des nouveaux traitements, l’American Headache Society précise que « l’intégration de nouveaux traitements dans la pratique clinique devrait être éclairée par la possibilité d’un effet bénéfique par rapport aux traitements établis ainsi que par les caractéristiques et les préférences de chaque patient2 ».

L’intensité et la fréquence des crises migraineuses peuvent refléter les changements hormonaux ponctuant la vie d’une femme3

Crises migraineuses durant la grossesse et le postpartum

Les changements hormonaux qui ponctuent la vie d’une femme peuvent soit aggraver, soit améliorer les crises migraineuses3.

Les crises migraineuses s’améliorent chez les deux tiers des femmes durant la grossesse, généralement après le premier trimestre, poursuit la Pre Rayhill. Durant le postpartum, le tiers des patientes ont des céphalées, lesquelles sont plus fréquentes en présence d’antécédents de migraine et peuvent être plus sévères en raison de la baisse postpartum des taux d’œstrogènes4.

Souvent, les crises migraineuses s’améliorent durant la grossesse4

Il existe peu de données d’innocuité permettant d’éclairer l’utilisation des antimigraineux durant la grossesse et l’allaitement, explique la Pre Rayhill, et des recherches plus approfondies devront être effectuées afin de guider la prise de décisions thérapeutiques5. En attendant, les auteurs d’une revue narrative ont formulé des conseils utiles en classant les traitements pour la migraine en options de 1re, 2e et 3e intention, et en deux autres catégories – « éviter dans la mesure du possible » et « éviter dans tous les cas » – selon les données d’innocuité durant la grossesse actuellement accessibles6.

Crise migraineuse vs céphalée secondaire durant la grossesse et le postpartum

Durant la grossesse, le risque de céphalée secondaire à une prééclampsie, à un AVC ou à une angiopathie du postpartum est plus élevé chez les femmes ayant des antécédents de migraine

La Pre Rayhill précise que l’incidence des céphalées secondaires augmente après 20 semaines de gestation7. Les céphalées survenant chez les femmes enceintes sans antécédents de céphalée ou aux prises avec une hypertension sont associées, respectivement, à un risque de céphalée secondaire 5 fois et 17 fois plus élevé7.

Au nombre des caractéristiques cliniques alarmantes de la céphalée secondaire durant la grossesse figurent  les suivantes : céphalée en coup de tonnerre,  fièvre, hypertension et anomalies neurologiques. La prééclampsie, l’AVC et l’angiopathie du postpartum – tous plus fréquents chez les patientes ayant des antécédents de migraine – comptent parmi les causes8.

Les faits saillants du symposium rapportés par nos correspondants se veulent une représentation juste du contenu scientifique présenté. Les opinions et les points de vue exprimés sur cette page ne reflètent pas forcément ceux de Lundbeck.

Références

  1. Buse DC, Loder EW, Gorman JA, et al. Sex differences in the prevalence, symptoms, and associated features of migraine, probable migraine and other severe headache: results of the American Migraine Prevalence and Prevention (AMPP) Study. Headache. 2013;53(8):1278–1299. doi:10.1111/head.12150
  2. Ailani J, Burch RC, Robbins MS; Board of Directors of the American Headache Society. The American Headache Society Consensus Statement: Update on integrating new migraine treatments into clinical practice. Headache. 2021;61(7):1021–1039. doi:10.1111/head.14153
  3. Sacco S, Ricci S, Degan D, Carolei A. Migraine in women: the role of hormones and their impact on vascular diseases. J Headache Pain. 2012;13(3):177–189. doi:10.1007/s10194-012-0424-y
  4. Sances G, Granella F, Nappi RE, et al. Course of migraine during pregnancy and postpartum: a prospective study. Cephalalgia. 2003;23(3):197–205. doi:10.1046/j.1468-2982.2003.00480.x
  5. Saldanha IJ, Cao W, Bhuma MR, et al. Management of primary headaches during pregnancy, postpartum, and breastfeeding: A systematic review. Headache. 2021;61(1):11–43. doi:10.1111/head.14041
  6. Burch R. Epidemiology and treatment of menstrual migraine and migraine during pregnancy and lactation: A narrative review. Headache. 2020;60(1):200–216. doi:10.1111/head.13665
  7. Robbins MS, Farmakidis C, Dayal AK, Lipton RB. Acute headache diagnosis in pregnant women: a hospital-based study. Neurology. 2015;85(12):1024–1030. doi:10.1212/WNL.0000000000001954\
  8. Sandoe CH, Lay C. Secondary headaches during pregnancy: When to Worry. Curr Neurol Neurosci Rep. 2019;19(6):27. doi:10.1007/s11910-019-0944-9