Les troubles anxieux viennent au premier rang des troubles psychiatriques rencontrés dans un contexte de soins de 1re ligne, mais ils demeurent sous-estimés et sous-traités. Durant une communication orale sur la prise en charge des troubles anxieux en 1re ligne à l’aide de l’algorithme d’Ottawa pour l’anxiété, le Dr Douglas Green, psychiatre à l’Hôpital d’Ottawa, a présenté un algorithme pratique que l’Hôpital d’Ottawa a conçu à l’intention des professionnels de la santé de 1re ligne pour une utilisation au point d’intervention. Cet algorithme permet d’optimiser l’évaluation, le diagnostic et la prise en charge des troubles anxieux.
La prévalence annuelle des troubles anxieux – qui peut atteindre 18 % – est encore plus élevée que celle de la dépression1. Les troubles anxieux sont associés à un fardeau sociétal et personnel assez lourd, lequel se manifeste notamment par un taux élevé d’incapacité fonctionnelle et d’utilisation du système de santé, une diminution de la productivité au travail, et une augmentation du risque suicidaire1. Malgré la prévalence élevée des troubles anxieux et le lourd fardeau qu’ils imposent, on estime qu’environ 40 % des patients ayant reçu un diagnostic de trouble anxieux ne sont pas traités1 et, parmi ceux qui reçoivent une pharmacothérapie appropriée, seul le quart bénéficie d’une dose et/ou d’une durée de traitement minimalement adéquates2.
4 patients sur 10 atteints d’un trouble anxieux ne sont pas traités
Selon le Dr Green, il y a une foule de facteurs qui contribuent à la sous-estimation et au sous-traitement des troubles anxieux dans un contexte de soins de 1re ligne, notamment l’intervalle précédant l’établissement du diagnostic approprié, le déni du patient et/ou l’incapacité à distinguer les symptômes anxieux des symptômes somatiques, la stigmatisation, et la présence d’autres troubles psychiatriques concomitants tels que d’autres troubles anxieux et troubles de l’humeur. Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) énumère six grands types de troubles anxieux : anxiété généralisée, phobies, trouble panique, anxiété sociale, trouble obsessionnel-compulsif, trouble de stress post-traumatique, et anxiété de séparation3. Il importe ici de souligner que l’anxiété est un symptôme commun à tous les troubles anxieux, et qu’un diagnostic approprié est essentiel au choix de la meilleure stratégie de traitement.
Vu la prévalence élevée des troubles anxieux dans les soins de 1re ligne et les lacunes dans la prise en charge optimale des patients, nous avons besoin de stratégies efficaces pour repérer et traiter ces patients. L’algorithme d’Ottawa pour l’anxiété a été conçu pour combler ce besoin.
L’algorithme d’Ottawa pour l’anxiété est un outil que les professionnels peuvent utiliser sans frais au point d’intervention dans la prise en charge d’adultes anxieux
L’algorithme d’Ottawa pour l’anxiété est un outil virtuel complet et gratuit qui a été conçu pour aider les professionnels de 1re ligne dans tous les aspects de l’évaluation, du diagnostic et du traitement des troubles anxieux (https://ottawaanxietyalgorithm.ca/en/start). Il se fonde sur deux modèles de soins éprouvés : le modèle de soins chroniques et le modèle de soins par étape. Le Dr Green a montré comment utiliser les diverses fonctionnalités de l’outil, y compris le tutoriel vidéo et la documentation d’appoint sur le dépistage, le diagnostic, le diagnostic différentiel, le traitement médicamenteux et non médicamenteux, les ressources multiculturelles pour les patients, et les recommandations pour le suivi et la consultation d’un spécialiste.
L’algorithme en ligne contient des liens vers des outils de dépistage validés (p. ex. GAD-7)
L’un des éléments les plus pratiques de l’algorithme d’Ottawa pour l’anxiété est le tableau avec hyperliens des antidépresseurs souvent prescrits et recommandés dans les guides de pratique pour le traitement des troubles anxieux. Le tableau précise la posologie appropriée (c.-à-d. doses initiales, cibles, et maximales) ainsi que les effets indésirables possibles, et comporte des hyperliens vers des algorithmes pour chaque médicament qui énumèrent les points de décision critiques concernant l’ajustement, l’optimisation et la surveillance de la dose, et les stratégies de potentialisation pour chaque trouble anxieux. Le tableau comporte aussi d’autres hyperliens : ressources pour le choix du premier anxiolytique, les facteurs à considérer lors d’un changement d’anxiolytique ou de la potentialisation de l’anxiolytique choisi en cas de réponse inadéquate; outil de vérification des interactions médicamenteuses; et protocoles pour le changement d’agent psychotrope.
Il existe un algorithme similaire pour la prise en charge de la dépression en 1re ligne : l’algorithme d’Ottawa pour la dépression (https://ottawadepressionalgorithm.ca/en/start). Tout comme l’algorithme d’Ottawa pour l’anxiété, l’algorithme pour la dépression est un outil facile à utiliser qui aide à prendre la dépression en charge au point d’intervention.
Les faits saillants du symposium rapportés par nos correspondants se veulent une représentation juste du contenu scientifique présenté. Les opinions et les points de vue exprimés sur cette page ne reflètent pas forcément ceux de Lundbeck.