À n’importe quel moment, 4 % de la population vit un épisode dépressif majeur1, affirmait le Pr Jeffrey Meyer, University of Toronto, Canada, au Congrès mondial de psychiatrie (WCP) de 2021; et 50 % des épisodes d’un trouble dépressif majeur (TDM) ne répondent pas au traitement2. De nouvelles techniques d’imagerie montrent des différences entre les répondeurs et les non-répondeurs quant aux régions du cerveau et aux circuits neuronaux impliqués dans le TDM.
Activation de la microglie et neuro-inflammation démontrées
L’activation de la microglie joue un rôle clé dans la neuro-inflammation et contribue à la neuroprogression, affirme le Pr Meyer. On peut le démontrer en dosant la protéine translocatrice (TSPO), marqueur de l’activation de la microglie3.
La microglie est activée durant un épisode dépressif majeur (ÉDM).
Le volume apparent de distribution de la protéine translocatrice (VT TSPO) se mesure à l’aide de la tomographie par émission de positons3. Des études ont montré une augmentation systématique du VT TSPO et, par conséquent, de l’activation de la microglie, dans le trouble dépressif majeur (TDM)4.
Le Pr Meyer souligne une augmentation plus marquée du VT TSPO chez les patients vivant un ÉDM lorsque :
- la maladie dure depuis plus longtemps3;
- la maladie a été ponctuée de longues périodes sans traitement antidépresseur3.
L’activation de la microglie se produit dans les régions du cerveau participant au TDM
Comparativement au VT TSPO de témoins sains, le VT TSPO de patients vivant un ÉDM est significativement plus élevé dans le cortex préfrontal, le cortex cingulaire antérieur, l’insula, le putamen, le striatum ventral, le thalamus et l’hippocampe,3 explique le Pr Meyer.
L’activation de la microglie fait intervenir les circuits neuronaux incriminés dans le TDM.
La distribution du VT TSPO fait donc intervenir les circuits neuronaux incriminés dans le TDM4, précise-t-il.
D’aucuns pensent que certaines anomalies fonctionnelles et structurelles de la connectivité de ces circuits neuronaux seraient à l’origine de différents comportements émotionnels, cognitifs et autoréflectifs et, par conséquent, de l’hétérogénéité du TDM4.
L’activation de la microglie est associée à une longue durée de la maladie non traitée.
Marqueurs sériques potentiels de l’activation de la microglie
Des marqueurs sériques seraient prédictifs du VT TSPO et pourraient ainsi nous permettre d’explorer le rôle de l’activation de la microglie et de la neuro-inflammation dans le TDM sans avoir recours à des techniques d’imagerie complexes, poursuit le Pr Meyer.
La prostaglandine E2 (PGE2) et le facteur de nécrose tumorale alpha (TNFα) – tous deux synthétisés par la microglie activée – sont deux candidats possibles.
Les taux sériques de PGE2 et de TNFα sont systématiquement corrélés avec le VT TSPO.
Les taux de PGE2 et de TNFα dans le sérum sanguin – que l’on a évalués à la lumière du taux de protéine C-réactive, marqueur de l’inflammation périphérique – ont été corrélés avec le VT TSPO dans le cortex préfrontal chez6 :
- 20 patients vivant un ÉDM dans le cadre d’un TDM;
- 56 patients vivant un ÉDM réfractaire au traitement dans le cadre d’un TDM.
Les taux de PGE2 et de TNFα sont donc prédictifs du VT TSPO dans le cortex préfrontal et sont des biomarqueurs potentiels prometteurs de l’activation de la microglie et de la neuro-inflammation6, conclut le Pr Meyer.
Les faits saillants du symposium rapportés par nos correspondants se veulent une représentation juste du contenu scientifique présenté. Les opinions et les points de vue exprimés sur cette page ne reflètent pas forcément ceux de Lundbeck.
