Dernières recherches sur la migraine : les points saillants de la séance d’affiches lors de la réunion virtuelle 2022 de l’AAN incluaient l’utilisation d’applications (applis) commerciales de suivi des céphalées et l’impact d’un traitement préventif sur la qualité de vie.
Utilisation d’applis de suivi des céphalées
Les outils mobiles de santé destinés à compléter les soins cliniques soulèvent un intérêt croissant. Yao et coll.1 ont évalué des applis commerciales de suivi des céphalées selon leurs différentes options et caractéristiques au moyen de la base de données MIND (Mobile Health Index and Navigation Database).
Créée par la division de psychiatrie numérique du Beth Israel Deaconess Medical Center, MIND est une bibliothèque d’applis numériques accessibles au public. Chaque appli est cotée en fonction de 105 questions objectives divisées en 5 classes en vertu du modèle d’évaluation d’applis de l’American Psychiatric Association (accessibilité, confidentialité et sécurité des données, fondement clinique, forme d’engagement et partage de données en vue d’un objectif thérapeutique).
À l’aide de critères de recherche prédéfinis, des évaluateurs d’applis expérimentés ont repéré 48 applis de suivi des céphalées offertes sur le marché, qu’ils ont évaluées au moyen de la base de données MIND. Des applis non liées aux céphalées, appariées quant au coût et aux plateformes d’accès, ont servi de groupe témoin.
Le suivi des symptômes et des médicaments étaient les options les plus fréquentes.
Dans les 2 groupes, 90 % des applis étaient entièrement gratuites, et les 2/3 étaient accessibles sur les plateformes iOS et Android. Au nombre des options les plus fréquentes au sein des 48 applis figuraient : suivi des symptômes (67 %), suivi des médicaments (63 %), tenue d’un journal (33 %) et psychoéducation (29 %). Un peu moins de la moitié des 48 applis (46 %) permettaient d’exporter ou d’envoyer des données par courriel, 15 % permettaient de collaborer avec un fournisseur de soins de santé, et 4 % facilitaient le soutien par des pairs. Les auteurs ont souligné certaines caractéristiques généralement absentes, comme des outils de gestion de crise (0 %), la conformité à la loi américaine HIPAA sur la confidentialité des données de santé (2 %), et des études de faisabilité/d’efficacité fondées sur des données probantes (6 %). Aucun résultat issu de la comparaison avec les applis non liées aux céphalées n’a été présenté.
Les auteurs ont conclu que les applis de suivi des céphalées pouvaient fournir au clinicien des renseignements utiles quant aux symptômes du patient et à l’efficacité des traitements. Des progrès devront être enregistrés, notamment sur le plan de la protection des données personnelles de santé. Fait intéressant, bon nombre des applis commerciales n’ont pas été créées conjointement avec des fournisseurs de soins de santé ou des universités.
Renseignements utiles au clinicien quant aux symptômes du patient et à l’efficacité des traitements
Impact d’un traitement préventif sur la qualité de vie
Sulaiman et coll.2 ont présenté des données tirées de la pratique concernant l’impact d'un traitement préventif sur la qualité de vie liée à la santé (QdVLS) chez les patients dont la migraine ne répond pas au traitement. Lors d’une étude observationnelle unicentrique, ils ont comparé un traitement préventif par un anticorps monoclonal à aucun/un autre traitement préventif, au départ (T0) et à 1 mois (T1) après le début du traitement. L’impact a été mesuré selon le nombre de jours avec migraine et différents résultats signalés par le patient (RSP) validés.
L'étude comprenait 103 patients, dont 83 (79,6 %) ont reçu un anticorps monoclonal, 12 (11,7 %) ont reçu un autre traitement préventif, et 9 (8,7 %) n’ont reçu aucun traitement. Le groupe traité par un anticorps monoclonal était 2,4 fois plus susceptible de connaître une amélioration du nombre de jours avec migraine, mais ce résultat n’était pas statistiquement significatif, et le groupe témoin a signalé un plus faible nombre de jours avec migraine à T0 que le groupe recevant un anticorps monoclonal. Ce dernier semblait être surreprésenté dans la catégorie amélioration moyenne/élevée (quant au nombre de jours avec migraine) comparativement au groupe témoin, mais les résidus de Pearson n’étaient pas significatifs. Globalement, on a noté un effet positif sur certains domaines du score PROMIS-29 à T1, qui était associé à une diminution du nombre de jours avec migraine et à une augmentation du score EQ-5D-VAS.
La validation de l’effet positif sur la QdVLS aurait nécessité un groupe témoin plus nombreux et un suivi plus long.
Les auteurs ont conclu qu’un traitement préventif par un anticorps monoclonal avait conduit à une diminution du nombre de jours avec migraine et à une amélioration de certains RSP, mais que la validation de l’effet positif sur la QdVLS aurait nécessité un groupe témoin plus nombreux et un suivi plus long.
Les faits saillants du symposium rapportés par nos correspondants se veulent une représentation juste du contenu scientifique présenté. Les opinions et les points de vue exprimés sur cette page ne reflètent pas forcément ceux de Lundbeck.