La prévention des crises migraineuses est importante aux yeux des patients et des cliniciens. Une récente déclaration de consensus sur les objectifs de prévention et l’évaluation de l’efficacité du traitement axée sur le patient a fait l’objet d’une réunion virtuelle sur les actualités de l’industrie qui se tenait en marge de l’assemblée 2022 de l’AAN.
Pourquoi la prévention est-elle importante?
À long terme, un traitement inadéquat des crises migraineuses peut influer sur la physiopathologie et l’issue clinique.
La Pre Dawn Buse (Albert Einstein College of Medicine, New York, É-U.) a ouvert la réunion en expliquant comment, à long terme, un traitement inadéquat des crises migraineuses pouvait influer sur la physiopathologie, les symptômes et l’issue cliniques1,2. Il peut en résulter :
- des crises migraineuses plus fréquentes1;
- des symptômes plus sévères2,3;
- une plus grande consommation ponctuelle de médicaments et une diminution de l’efficacité globale des médicaments4,5;
- une aggravation de l’incapacité et des affections concomitantes, et une diminution de la qualité de vie liée à la santé6.
L’aggravation de la maladie peut être corrélée avec des modifications structurelles du cerveau7 de même qu’avec une variation des taux de neuropeptides8 et une altération de l’activation et de la fonction neuronales9.
Lors d’une étude évaluant l’importance relative, aux yeux des patients, de divers éléments de l’issue clinique, après « soulager le mal de tête », les facteurs jugés les plus importants étaient « empêcher la crise de se développer » et « prévenir l’apparition de crises subséquentes »10.
Que faut-il considérer?
Pour une prise en charge efficace, il importe d’intervenir tôt afin de prévenir ou d’atténuer les répercussions à long terme.
Pour une prise en charge efficace, il importe donc d’intervenir tôt afin de prévenir ou d’atténuer les répercussions à long terme, a expliqué la Pre Buse. Autant que possible, on tiendra compte du profil individuel du patient migraineux et de ses antécédents médicaux.
La comorbidité est fréquente : anxiété, dépression, douleurs chroniques, arthrite, hypertension, hypercholestérolémie ou allergies sont signalées par plus du tiers des patients migraineux11. Ces affections – tout comme les céphalées par abus médicamenteux (CAM)12 – peuvent jouer un rôle déterminant dans la transition de la migraine épisodique vers la migraine chronique12.
Quels sont les objectifs?
En 2021, l’American Headache Society (AHS) a préparé une déclaration de consensus13 énumérant les principaux objectifs thérapeutiques généraux de prévention des crises migraineuses, notamment :
- réduire la fréquence, la sévérité et la durée des crises;
- réduire le recours aux traitements ponctuels mal tolérés, inefficaces ou non souhaités;
- permettre au patient de prendre en charge sa maladie afin qu’il ait le sentiment de faire des choix personnels.
Il y a un besoin continu d’harmoniser les objectifs du professionnel de la santé et les besoins du patient, qui ne concordent pas forcément14.
Quelles sont les options de traitement?
La prévention des crises migraineuses repose sur une approche personnalisée à long terme et à plusieurs volets, faisant intervenir des éléments non pharmacologiques, les habitudes de vie, l’éducation ainsi que des médicaments. Dans sa déclaration de consensus13, l’AHS propose un algorithme utile pour faciliter le dialogue avec le patient. Selon le nombre de jours avec migraine par mois et le degré d’incapacité qui en résulte, on peut envisager ou offrir des traitements médicamenteux préventifs.
À quoi se mesure le succès?
La participation du patient permet de fixer des cibles spécifiques fondées sur l’autoévaluation de l’impact des céphalées.
La Pre Buse a souligné l’importance du « traitement ciblé » pour l’établissement d’un plan de prévention des crises migraineuses. La participation du patient à toute prise de décision permet de fixer des cibles spécifiques fondées sur l’autoévaluation de l’impact des céphalées15. Subséquemment, des évaluations fréquentes par le patient et le clinicien permettent de surveiller les progrès, et d’ajuster le traitement si les cibles ne sont pas atteintes. Ainsi, c’est en fonction de l’autoévaluation par le patient de la présence, de la sévérité, de la fréquence et de l’impact des céphalées que l’on mesure l’efficacité des interventions thérapeutiques15.
Un soutien financier à l’éducation a été octroyé par Lundbeck pour la tenue de ce symposium satellite.
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